Dorénavant, les Hazaras de confession bouddhiste étaient autorisés à se recueillir devant les ruines des statues détruites des bouddhas géants.
Cette nouvelle était accueillie avec joie par les Hazaras, qui avaient été réduits à pratiquer leur culte de manière clandestine. En masse, ils se rendaient sur le site des Bouddhas pour prier devant les ruines des statues. Les premières conversions eurent lieu dans un mouvement de grande ferveur religieuse. La vallée commençait à se couvrir de stupa tandis que les grottes sculptées dans le roc pouvaient enfin être restaurées.
Les Pachtounes, notamment, voyaient d'un mauvais œil le retour du bouddhisme
Le retour du Bouddhisme à Bamiyan n'était pas du goût de tous les habitants de la vallée. Les Pachtounes, notamment, voyaient d'un mauvais œil le retour du bouddhisme. Ils accusaient les Hazaras de vouloir semer le trouble et d’aller à l’encontre de leurs traditions.
Cependant, les Hazaras faisaient preuve de patience et refusaient de répondre aux provocations des Pachtounes, même lorsque ces derniers saccageaient les dernières statues d’époque Gandhara miraculeusement sauvées du saccage taliban. Malgré cela, les Hazaras continuaient de prier en paix au pied des statues détruites. Au fil du temps, les habitants de la vallée finissaient par accepter la présence des Hazaras, et même à les respecter.
Un mouvement de conversion au bouddhisme agitait la vallée. Les conversions se répandaient comme une épidémie, un renoncement collectif aux valeurs séculaires portées par l’islam. Les visages voilés se tournaient désormais vers des idéaux d'illumination et de nirvana.
Malgré tout, les pratiques bouddhistes demeuraient perçues comme étrangères et en décalage avec la réalité du pays. Les Pachtounes étaient particulièrement hostiles aux nouveaux droits accordés aux fidèles bouddhistes. Leur attachement viscéral à l'islam et à leurs traditions se faisait de plus en plus violent.