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Le duel avec Liang Guanglie

Seule une silhouette émergeait dans ce chaos, à peine une centaines de pas le séparait du général  Liang Guanglie miraculé du désastre. Lobsang marcha en sa direction pour s’assurer qu’il n’était pas victime d'hallucinations.
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Dans le chaos ambiant, une silhouette se détachait nettement : le général Liang Guanglie, miraculeusement épargné par le désastre. À peine une centaine de pas les séparait. Lobsang s'avança vers lui, cherchant à confirmer que ce n'était pas une hallucination.

"Le grand Khan ose-t-il venir me défier ?" demanda le général Liang Guanglie. Avec mépris, Lobsang répliqua : “Puisse ton sabre se fendre en deux !” Il pointa du doigt le liǔyèdāo, un sabre léger gisant sur le sol, invitant le général à s'en emparer.

Il désigna le liǔyèdāo, un sabre léger qui gisait sur le sol

Liang Guanglie, sans quitter Lobsang des yeux, s’avança, saisit l’arme et la fit tournoyer entre ses doigts, testant son équilibre. L’excitation montait en lui. Ce duel, surréaliste dans ce décor de mort et de désolation, avait quelque chose de chevaleresque.

Ce barbare, cet aventurier, ne semblait pas un adversaire de taille pour un général de l’armée populaire de libération, aguerri au combat et formé dans les meilleures écoles militaires du continent. Cet imposteur ignorait qu'il allait affronter bien plus que ce simple sabre. Le général salua Lobsang avec le liǔyèdāo et lança : “Inconscient, salue la mort en face.”

“Finissons-en,” répondit Lobsang. Il s’avança tel un félin, les yeux fixés sur la lame de son adversaire, le corps ployé, son épée semblant être le prolongement naturel de son bras.

Ils tournèrent l'un autour de l'autre, guettant la moindre ouverture, leurs pieds nus crissant sur le sol.
“Tu danses bien,” dit le général.
“Il parle trop,” pensa Lobsang, se déplaçant en silence, concentré.

Les deux hommes s’étaient engagés dans un combat mortel. Lobsang, sur la droite, les muscles tendus, repoussait ses pensées sombres.
Le général bondit, feinta de la main droite, mais, en un éclair, passa la lame à sa main gauche. Lobsang esquiva aisément et nota la brève hésitation du général. “Peut-être crois-tu que cette danse prolonge ta vie de quelques instants,” rétorqua Liang Guanglie, s’arrêtant et se redressant.

Lobsang avait suffisamment observé son adversaire pour l’évaluer. Liang Guanglie se portait maintenant sur la gauche, offrant sa hanche droite, comme si sa cuirasse pouvait protéger tout son flanc. Lobsang hésita, soupçonnant un piège. “Pourquoi retarder l’inévitable ?” lança le général.
“Pourquoi ne dis-tu rien ?” insista-t-il.
Lobsang reprit son mouvement. Le silence déstabilisait le général, qui afficha un sourire glacé.

“Tu souris, hein,” dit le général, et il bondit avant d’avoir achevé sa phrase. Lobsang s’était attendu à une feinte et esquiva de justesse. La lame effleura son bras gauche. Il repoussa la douleur, réalisant que la première hésitation du général n’était qu’une ruse. Son adversaire était plus rusé qu'il ne l'avait imaginé. Chaque feinte dissimulait une autre feinte.

Ils reprirent leur danse mortelle, attentifs, le corps ployé. Lobsang lut la satisfaction sur le visage du général pour une simple égratignure. Il examina le sang s’écoulant de son bras.

Soudain, le général bondit et frappa. Lobsang sourit, feinta lentement. Au dernier moment, il frappa, sa lame rencontrant le bras de Liang Guanglie. Le général se déroba, le visage pâle. “Tu viens de faire couler mon sang,” cria-t-il.

“Ton sang n’est pas plus bleu que le mien,” répliqua Lobsang. Le général, les yeux brillants de rage, leva son sabre en un geste désespéré. Lobsang prit son épée de la main gauche et recommença à tourner en silence. Liang Guanglie s’approcha, brandissant son sabre. La colère se lisait dans ses yeux à demi fermés. Il feinta sur la droite, puis sur la gauche, et soudain, leurs lames se lièrent.

Lobsang força son adversaire à pivoter, se méfiant de la hanche droite où devait se dissimuler une dague. Lorsqu'elle apparut, il l'évita de justesse. En tentant d'échapper à la pointe menaçante, Lobsang trébucha et tomba. Liang Guanglie s’abattit sur lui. “Tu vois cette dague, imbécile ? C’est ta mort. Je vais d’abord paralyser tes muscles, puis mon sabre s'achèvera.”

Tous les muscles de Lobsang luttaient tandis que, au fond de son esprit, le pouvoir de l’Ether se rappelait à lui. Le général hésita un instant, ce qui suffit à Lobsang pour découvrir une faille dans l’équilibre de son adversaire et le faire basculer.

Liang Guanglie se retrouva sous lui, la hanche droite exposée, paralysé par la dague qui, sur sa jambe gauche, était maintenant en contact avec le sol. Lobsang libéra sa main gauche, aidé par le sang qui s’écoulait de son bras. Puis, d'un geste rapide, il frappa Liang Guanglie à la mâchoire. La pointe de l’épée se fraya un chemin jusqu’au cerveau. Le général tressaillit et roula, maintenu au sol par la dague enfoncée.

Reprenant son souffle pour retrouver son calme, Lobsang se redressa et se remit debout. Debout au-dessus du corps de Liang Guanglie, sans lâcher son épée, il leva les yeux vers les soldats chinois restés en arrière.

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