Tandis que l'ombre de la peste s'étendait, Lobsang, restait concentré sur sa quête ultime. Avancer ses troupes jusqu'aux frontières de la Chine afin de restaurer l’empire des Khan dans toute sa gloire. Cette ambition n'était pas sans susciter quelques appréhensions parmi ses généraux, même parmi les plus audacieux d'entre eux.
Le général Ouldarai s’approcha, “Votre majesté, pensez-vous vraiment que le moment est propice pour une telle attaque? Avec cette maladie qui sévit partout?”
Lobsang le fixa du regard : “C'est précisément parce que le monde est en proie au chaos que nous devons avancer. L’empire des grands Khan ne s'est-il pas bâti sur les ruines ?”
La nature introspective du bouddhisme semblait être un obstacle à sa propagation
Sa vision débutait par la prise du pouvoir au Tibet, puis s'étendait à la conquête de la Chine. Son objectif final était d'unifier tous les peuples d'Asie orientale sous une seule foi. Cependant, la nature introspective et pacifique du bouddhisme semblait être un obstacle à sa propagation rapide. Après tout, cette religion, originaire des rives du Gange, avait dû faire preuve d'un certain zèle missionnaire pour s'implanter aussi loin que le Japon ou la Sibérie.
Les aides de camps qui entouraient Ouldarai établissaient des plans. Des cartes détaillées de Chine s'étalaient sur les tables. Il, dirigeait ces manœuvres avec assurance, animé par une conviction quasi-religieuse en la victoire. Alors que les plans se précisaient, un vent léger fit frémir les bannières extérieures. L'agitation autour d'Ouldarai contrastait avec la quiétude à l'extérieur de la tente.
Lobsang, quant à lui, se tenait à l'écart, sur les hauteurs. Son regard fixé à l'horizon, il scrutait l’horizon :
“Ici s’achève la conquête du continent”, songea Lobsang. A travers ses jumelles, il crut apercevoir, dans le lointain, les premières maisons de la banlieue de Zhangjiakou, nom Chinois de la légendaire ville de Kalgan. Dans une heure la division sauvage entrerait en Chine comme dans du beurre.