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La peste du Tien-Shan

La nouvelle arriva à Bamiyan, qu’un mal inconnu avait commencé à se répandre, trouvant sa source dans la contamination des eaux troubles du lac Yssyk Koul. À Bichkek, capitale du Kirghizistan, qui comptait près d’un million d'habitants, la nouvelle ne semblait pas susciter d’attention particulière car la maladie semblait faire peu de victimes. Toutefois, les symptômes étaient alarmants : le corps et la tête des patients se couvrait entièrement de tâches noires. Le jour suivant, un cas fut signalé à Tashkent.
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La nouvelle arriva à Bamiyan, qu’un mal inconnu avait commencé à se répandre, trouvant sa source dans la contamination des eaux troubles du lac Yssyk Koul. À Bichkek, capitale du Kirghizistan, qui comptait près d’un million d'habitants, la nouvelle ne semblait pas susciter d’attention particulière car la maladie semblait faire peu de victimes. Toutefois, les symptômes étaient alarmants : le corps et la tête des patients se couvrait entièrement de tâches noires. Le jour suivant, un cas fut signalé à Tashkent.

La mort pouvait survenir en moins d'une heure/p>

De manière surprenante, on découvrit que Samarcande, la plus grande ville de l’empire, combattait en silence cette peste depuis deux semaines. Les informations étaient censurées pour empêcher leur propagation au sein de l'empire et à l'étranger. Malgré la gravité apparente, en Ferghana et ailleurs, la panique ne s'était pas encore installée. .

La vitesse fulgurante avec laquelle le virus décimait la population devenait alarmante, et plus encore le fait qu'aucune personne touchée ne survivait. Pas une seule guérison. Le choléra était déjà redouté : une personne pouvait dîner en pleine forme le soir et être emportée par la maladie le lendemain matin. Cependant, cette nouvelle peste agissait avec une rapidité encore plus terrifiante. À l'apparition des premiers signes, la mort pouvait survenir en moins d'une heure. Certains luttaient pendant quelques heures, mais fréquemment, en seulement dix à quinze minutes, tout était fini.

Au début, le rythme cardiaque s'accélérait et la chaleur corporelle augmentait. Ensuite, des marques noires apparaissaient, se propageant sur la peau du malade à la manière d'une traînée de poudre. Beaucoup ne notaient pas l'augmentation de leur pouls ni la montée de leur température et n'étaient alertés que lorsque ces marques commençaient à se former.
Souvent, l'émergence des marques brunes était suivie de convulsions. Celles-ci, bien que brèves et modérées, étaient inquiétantes. Une fois cette étape passée, la personne retrouvait soudainement son calme. Un engourdissement progressif se faisait sentir, débutant par les pieds, puis remontant le long du corps.

Lorsqu'il parvenait au cœur, la mort survenait. Il n'y avait pas de délire ni de somnolence, l'esprit demeurait lucide jusqu'à ce que le cœur s'arrête. La vitesse avec laquelle le corps se décomposait après le décès était frappante.
À peine le défunt était-il identifié que son corps semblait déjà en décomposition. Cette rapide putréfaction contribuait à l'effrayante vitesse de propagation, les innombrables microbes étant soudainement libérés.

Face à ces circonstances, les médecins de l'empire se trouvaient en grande difficulté pour affronter la maladie. Nombre d'entre eux succombaient dans leurs cabinets dès qu’ils entamaient leurs travaux sur la peste du Tien Shan. La population les voyait comme de véritables martyrs : à chaque fois qu'un médecin tombait, un autre se dressait pour continuer le combat.
Un médecin originaire de Samarcande parvint en premier à identifier le virus. L'annonce se répandit à travers tout l'empire, suscitant un regain d'espoir parmi la population. Cependant, il trépassa moins d’une journée après sa découverte.

La mort du Tien Shan se manifesta à Bamiyan. Le premier trépas eut lieu un lundi matin. A Bamiyan et à Kaboul, les gens succombaient en masse. Les décès survenaient de partout : chez soi, aux champs, ou en déambulant en ville.

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